lundi 26 mars 2018

Attentat terroriste de l'Aude: c'est la France qu'on a égorgée

Arnaud Beltrame, porte-drapeau à l'École militaire InterArmes dans le Morbihan,
© ESCC/Dircom


Vendredi 23 mars 2018, le terrorisme a frappé une nouvelle fois notre sol, ajoutant 4 victimes supplémentaires aux 241 personnes assassinées depuis janvier 2015 par des fanatiques se réclamant de l'Etat Islamique.

Fichés S

Après Charlie Hebdo, l'hyper casher, le Bataclan, Nice... rien ne change. Comme beaucoup d'autres, Radouane Lakdim était connu des services de police. Arrêté en 2010 pour des faits de violences, condamné à un mois avec sursis pour port d'arme prohibée en 2011, fiché S depuis 2014, condamné à un mois d'emprisonnement en 2015 pour usage de stupéfiants et refus d'obtempérer. En 2016 et en 2017, il était surveillé par les services de renseignements, mais la surveillance a été levée, faute de "signes laissant présager un passage à l'acte".

Environ 15 000 personnes sont fichées S pour radicalisation (1). Depuis 2014, 19 personnes fichées S sont passés à l'acte en France ou en Belgique. Parmi les fichés S on retrouve Mohammed Merah, les frères Kouachi, Salah Abdesslam, Radouane Lakdim... Le fait d'être fiché S n'a empêché aucun d'entre eux de passer à l'acte.
Le passage à l'acte, c'est bien cela le problème. Une fois de plus, les officiels nous expliquent qu'ils ont fait tout ce qu'il fallait, que l'assassin était surveillé, mais que rien ne permettait de penser qu'il allait passer à l'acte. La déclaration du procureur de la République, François Molins est un modèle du genre: "il faisait l'objet d'un suivi effectif de la part de services de renseignements, suivi qui n'avait permis de mettre en évidence aucun signe précurseur pouvant laisser présager un passage à l'acte terroriste". Voilà, c'est la faute à pas de chance, circulez, y'a rien à voir. Non mais qu'est ce qu'ils espèrent ? Un coup de fil ? Un SMS ? "Allo ?, bonjour, je suis un suspect islamiste fiché S, je viens de me radicaliser, je vais passer à l'acte. A tout de suite."


L'incompétence de nos dirigeants

En déplacement à Bruxelles lors de la prise d'otages, Macron, Président de la République Française, se transforme en commentateur en nous expliquant qu'il n'a jamais caché que la menace terroriste était élevée parce qu'il y a une menace "endogène" avec des individus qui "se sont radicalisés eux-mêmes". (2) On atteint le summum de l'incompétence et de l'irresponsabilité. Le Président de la République lui-même n'est plus un acteur, c'est devenu un simple commentateur télé impuissant qui décrit les évènements.
Que de dire de Manuel Valls, qui avant lui, nous expliquait à chaque attentat qu'il y en aurait d'autres et qu'il fallait s'habituer à vivre avec la menace terroriste.
Ce gouvernement, comme les précédents, s'accommode parfaitement des attentats terroristes. Comme les précédents, il venait pourtant d'adopter une nouvelle loi antiterroriste. Le 30 octobre 2017, Macron signait avec la mise en scène habituelle la dernière loi antiterroriste censée prendre le relais de l'état d'urgence: "Cette loi nous permettra de sortir de l'état d'urgence à compter du 1er novembre tout en assurant pleinement la sécurité de nos concitoyens". Bon, eh bien c'est raté on dirait.
Les terroristes qui nous assassinent sont des lâches. Massacrer à bout portant des civils désarmés est à la portée de n’importe quel psychopathe cocaïné. Ceux qui nous dirigent sont aussi des lâches. Ils jouent avec la vie de leur concitoyens, confortablement assis derrière leurs bureaux et leurs domiciles ultra-protégés. Incapables d’empêcher des fous meurtriers de nous assassiner.

Accueillir les terroristes ou les buter jusque dans les chiottes

Autres pays, autres moeurs. En 1999, suite aux attentats de Moscou attribués à des Tchétchènes, Vladmimir Poutine déclare: "nous poursuivront les terroristes partout, même dans les toilettes s'il le faut. On les butera dans les chiottes. Voilà, la question est close".
Le 25 mars 2018, 2 jours après la prise d'otages, Christophe Castaner, secrétaire général du parti de Macron, ancien porte parole du gouvernement déclare: "258 adultes Français sont en Syrie et susceptibles de revenir. Il vaut mieux les accueillir, les suivre, les emprisonner lorsque des actes criminels ont été commis, pour faire en sorte que l'on puisse identifier le risque"
Un dirigeant veut buter les terroristes jusque dans les chiottes, l'autre veux les accueillir pour identifier le risque... Cherchez l'erreur. Il parait qu'on a les dirigeants qu'on mérite.

Combien de Merah, de Kouachi, de Lakdim dans les cités ?

D'après le Ministre de l'intérieur Gérard Collomb, l'égorgeur Lakdim était un petit délinquant qui s'est radicalisé. Mais combien de petits délinquants susceptibles de se radicaliser comptent les innombrables cités françaises où même la police n'ose plus rentrer ?
Et comment peut-on croire un instant que ces gens là sont surveillés afin de les empêcher de commettre des attentats alors même que les pouvoirs publics sont incapables de les empêcher de vendre simplement de la drogue ?
La vérité c'est que personne ne sait combien ils sont, ce qu'ils préparent et quand ils vont frapper. La vérité, c'est que personne n'est capable de prévenir la radicalisation et le passage à l'acte d'un petit délinquant. La vérité, c'est que Macron et ce gouvernement, comme tous les autres avant eux, sont incapables d'assurer la première mission qui leur incombe: celle de protéger la vie des citoyens.

Ils égorgent nos fils et nos compagnes

Dans les heures qui suivirent le drame, les médias sont restés flous sur les causes de la mort du gendarme qui a échangé sa vie contre celle d'une otage. Le lendemain, un compte twitter (@entrevoixnues) a publié un message à l'attention de Gérard Collomb et affirmé que le gendarme avait été "égorgé". Le compte a été immédiatement suspendu.
Il faudra attendre 48 heures pour que quelques rares médias osent en parler. Ainsi, dans Le Parisien du 25 mars on a confirmation que, "l’autopsie réalisée sur le corps de l’officier de gendarmerie a révélé des lésions mortelles à l’arme blanche au niveau du cou, selon des sources concordantes."
Que de précautions pour éviter de troubler encore plus l'opinion publique: le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame est mort égorgé. Oui, égorgé.
Alors chuuut... chuuuut, il ne faut pas en parler. On va juste parler de son courage admirable, de son héroïsme, des valeurs qu'il incarne, de la République, mais s'il vous plait, chuuut, on ne va pas parler des circonstances de sa mort.
Pourquoi ? et bien parce qu'il est insoutenable de nous expliquer que d'un côté Arnaud Beltrame, dans son origine, dans son parcours, dans son activité professionnelle symbolisait parfaitement la République Française et ses valeurs.
Et que dans le même temps, il est mort égorgé, exactement comme cette strophe prémonitoire de la Marseillaise qu'il incarnait tant:
"Entendez-vous dans nos campagnes, Mugir ces féroces soldats ? Ils viennent jusque dans nos bras, Egorger nos fils et nos compagnes ?"

Vous connaissez la suite ? Si vous ne la connaissez pas, relisez la Marseillaise.

Aujourd'hui, attentat après attentat, ce ne sont pas seulement des citoyens innocents qu'ils assassinent, c'est la République. Et ce n'est pas l'incompétence criminelle de nos dirigeants qui va les arrêter.











samedi 17 mars 2018

L'Angleterre décide d'empoisonner les élections russes et la Coupe du Monde


Sergueï Skripal est un ancien colonel de l'armée russe jugé et condamné à 13 ans de prison pour haute trahison par la Russie pour avoir vendu des renseignements militaires à l'Angleterre. En 2010, il bénéficie d'un échange de prisonniers qui lui permet de s'installer à Salisbury, à 140 kms au sud-ouest de Londres. Le dimanche 4 mars, après avoir déjeuné avec sa fille Ioulia venue de Russie lui rendre visite, il sont tous deux pris de convulsions et s'effondrent sur un banc, inconscients. Ils sont aujourd'hui hospitalisés dans un "état critique".

Tout s'emballe dans les jours qui suivent. Thérésa May, premier ministre britannique affirme devant les parlementaires qu'il est "très probable que la Russie soit responsable" puis quelques jours plus tard elle insiste: " Il n'existe d'autre conclusion que celle qui désigne l'état russe comme coupable de la tentative de meurtre de monsieur Skripal et de sa fille..."
Le 14 mars, alors que le Conseil de Sécurité se réunit en urgence à la demande des Britanniques, Nikki Haley, la représentante des Etats-Unis prend la parole et affirme: " Les Etats-Unis pensent que la Russie est responsable de l'attaque sur ces deux personnes sur le territoire du Royaume-Uni en utilisant un agent neurotoxique de qualité militaire."
Il ne manque que la fiole et c'est un remake parfait de Colin Powel en 2003 accusant l'Irak de posséder des armes de destruction massive que personne ne retrouvera jamais.
La France et son jupitérien président Macron leur emboîte le pas le 16 mars lors de sa conférence de presse avec la chancelière allemande Angela Merkel: "J'aimerais redire un mot de solidarité à l'égard de la Grande-Bretagne qui a subi une attaque sur son sol, redire ici que nous condamnons cette ingérence russe et ce qui s'est passé puisque tout porte à croire que c'est la Russie qui a conduit cette tentative d'assassinat."


La présomption d'innocence, vous connaissez ?

La présomption d'innocence est un élément fondateur des démocraties qui veut que tout homme est présumé innocent tant que sa culpabilité n'a pas été établie après un procès équitable.
Elle est inscrite dans l'article 11 de la déclaration universelle des droits de l'homme de l'ONU: "Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées." (1)
Elle figure également dans la convention européenne des droits de l'homme à l'article 6: "Toute personne accusée d'une infraction est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie". (2)
En France, outre la mention de la présomption d'innocence dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, le code de procédure pénal prévoit que "les atteintes à la présomption d'innocence sont prévenues, réparées et réprimées dans les conditions prévues par la loi" (3). En 2005, le Conseil d'Etat a rappelé que la présomption d'innocence est au nombre des libertés fondamentales. (4)

Visiblement, les principes de l'ONU et de la Convention Européenne des Droits de l'Homme s'appliquent uniquement quand cela les arrange.

Mais pour mieux comprendre pourquoi l'Angleterre est si prompte à accuser sans aucune autre preuve qu'un composant chimique qu'elle prétend avoir découvert sur place, mais qu'elle refuse de transmettre aux Russes pour qu'ils mènent leur propre enquête, il faut replacer cette affaire dans le contexte actuel: Brexit, élections russes et Coupe du Monde.

Depuis le Brexit en juin 2016, l'Angleterre traverse l'une des plus graves crises de son histoire contemporaine. Depuis bientôt deux ans, les négociations avec l'Union Européenne sont au point mort et personne n'est capable de mesurer réellement quelles seront les conséquences pour l'Angleterre, mais également pour l'Europe.
Alors que le Brexit doit entrer en vigueur en mars 2019, Londres réclame maintenant une période de transition qui s'étalerait jusqu'en mars 2021...
Ce qui est acté en revanche, c'est que bon nombre de multinationales installées à Londres sont en train de déménager. Le dernier départ en date, celui d'Unilever constitue un revers cuisant pour Thérésa May qui s'efforce d'expliquer avec de plus en plus de difficultés que le Royaume-Uni reste un pays où les entreprises étrangères investissent malgré le Brexit.
Sur le plan intérieur, Thérésa May a également été considérablement affaiblie par son mauvais résultat aux élections législatives de juin 2017, pourtant censées lui donner une majorité forte afin de négocier le Brexit, ainsi que par la démission de deux de ses ministres en novembre 2017 dont le ministre de la défense suite à des faits de harcèlement sexuel. (5)

Dimanche 18 mars se dérouleront en Russie les élections présidentielles qui devraient voir sans surprise une victoire de Vladimir Poutine pour un 4ème mandat, les derniers sondages le donnant vainqueur avec environ 70% des intentions de vote.
Les ressorts de la popularité de Vladimir Poutine sont nombreux, même si la situation économique est difficile en Russie, surtout depuis les sanctions occidentales et la chute du Rouble. Détesté à l'étranger par les gouvernements qui ne voient en lui qu'un chef de guerre contrecarrant leurs projets, notamment en Syrie, Poutine est plébiscité dans son pays car les Russes voient en lui un véritable chef d'Etat qui aime son pays et défend d'abord les intérêts de sa nation. Russia First...

Enfin, il y a la coupe du monde de football qui se déroulera du 14 juin au 15 juillet 2018 en Russie. Pendant un mois, pratiquement tous les jours, le monde entier aura les yeux tournés vers la Russie avec la ferveur que seule une Coupe du Monde de football peut déclencher.
Aucune autre manifestation sportive ne suscite autant de passion et surtout de couverture médiatique. Si la Russie souhaite donner une autre image que celle qu'on lui donne habituellement, c'est le moment ou jamais. Les Russes le savent, les Anglais aussi visiblement, eux qui viennent d'annoncer qu'ils ne participeront pas "normalement" à la Coupe du Monde en brandissant la punition la plus sévère qu'on pouvait envisager: aucun membre de la famille royale ne se rendra en Russie dans le cadre de la compétition.
Quel rapport entre le football et un espion ? Aucun. Il s'agit juste de salir la Russie, mais point trop n'en faut. Les Anglais auraient pu boycotter totalement la compétition et ne pas y envoyer leur équipe nationale, mais il y a fort à parier que la popularité déjà basse de Thérésa May se serait alors effondrée, notamment dans les couches populaires. On ne va pas être plus royaliste que la reine.

Pourquoi maintenant ?

Mais la chose la plus troublante et la plus incohérente dans cette histoire, c'est le timing de cette opération. Skripal vivait en Angleterre depuis 8 ans. Il n'avait apparemment plus aucune activité d'espionnage et ne possédait plus aucun renseignement stratégique sur la Russie qu'il n'avait pas déjà monnayé. Quel intérêt les Russes avaient-ils donc à l'éliminer ? Et surtout pourquoi l'éliminer quelques jours avant les élections présidentielles russes, sachant les répercussions qu'auraient un tel évènement.

Dans l'hypothèse où ils auraient voulu l'assassiner, qu'est ce qui empêchait les Russes d'attendre 15 jours de plus pour éliminer Skripal alors qu'ils avaient déjà attendu 8 ans ? Cette question, personne ne se la posera parce que le coupable a déjà été désigné et que le seul et unique objectif est maintenant d'étayer cette affirmation par tous les moyens.   

Il ne s'agit plus de mener une enquête objective et indépendante, il s'agit juste de redorer le blason de l'Angleterre bien terni par le Brexit, de jeter le trouble dans l'esprit des Russes juste avant leur élection présidentielle et de tenter de saborder une coupe du monde, dont l'organisation a été confiée à la Russie, rappelons-le, au détriment de... l'Angleterre.

mercredi 10 janvier 2018

Fake news et complotisme: comment l'Etat nous manipule

©AFP

Lors de ses voeux à la presse, le 3 janvier 2018, Emmanuel Macron s'est fendu d'une nouvelle promesse: afin de protéger la démocratie, il va légiférer sur la liberté de la presse et faire voter une loi contre les "fake news".

Comment ? Vous n'étiez pas au courant ? Et oui, on vient de l'apprendre, la France est menacée par un nouveau fléau dévastateur: une épidémie de fake news. Comme ces nouvelles épidémies qui nous valent maintenant d'injecter 11 vaccins à nos nourrissons pour le plus  grand profit des laboratoires pharmaceutiques, pardon pour leur sauver la vie, une loi sera donc votée pour nous protéger de ceux qui remettent un peu trop en question les thèses officielles véhiculées par les médias aux mains de quelques milliardaires amis du pouvoir.

Cette annonce a néanmoins déclenché un tollé chez tous les journalistes qui se respectent car ils y voient clairement une volonté du pouvoir de mieux contrôler l'information. Tout le monde l'a bien compris, sous prétexte d'empêcher des médias étrangers d'influencer l'opinion publique française, Macron veut en réalité mettre au pas l'ensemble de la profession et contrôler la diffusion des informations qui pourraient mettre en difficulté le pouvoir.

Face à la levée de boucliers unanime, Macron a donc envoyé ses petites mains assurer le service après-vente. Parmi eux, on retrouve Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement qui enchaîne les plateaux télés et radios. Le 6 janvier, sur ONPC de France 2, il évoque le sujet en affirmant: "les informations les plus partagées sont souvent des informations totalement fausses". Il appuie son argumentation en évoquant ... les groupes terroristes. Bouh, vous avez compris ? Vous avez peur maintenant, non ?
"Si demain un milliardaire étranger ou un groupe terroriste avec des fonds importants décidaient de sponsoriser des contenus diffamant tel ou tel candidat, ils peuvent librement le faire sur les plates-formes alors qu'un candidat, aujourd'hui, vous ne pouvez pas, vous, sponsoriser vos propres contenus sur le web..." (sic) (1)
Ah oui, c'est nouveau, ça vient de sortir, pour 2018, les groupes terroristes arrêtent les attentats. Ils se consacreront désormais aux fake news, d'où l'importance d'une loi.
Comment ? Vous pensez que les hommes politiques se foutent de notre gueule ? Vous avez bien raison.

Benjamin Griveaux est un ancien socialiste qui a participé activement à la campagne de Dominique Strauss-Kahn en 2006. En 2012, il a même fait partie du cabinet de Marisol Touraine, ministre socialiste de la santé du gouvernement Valls. Cet illustre ex-socialiste a publié un livre intitulé: "salauds de pauvre". Si vous observez attentivement la couverture, vous découvrirez le nom de l'éditeur: Fayard et juste au dessus un logo avec une mention: "Fondation Jean Jaurès".

Attention, la manipulation ne fait que commencer.

Que se passe-t-il le 7 janvier ? 4 jours après l'annonce de Macron, le lendemain de l'argument massue du porte-fake news ? La Fondation Jean Jaurès, tiens, tiens, la même qui a sponsorisé le livre de Benjamin Griveaux, sort une "étude" intitulée: "le conspirationnisme dans l'opinion publique française" dont la principale conclusion, reprise en boucle par l'ensemble des médias mainstream est la suivante: "8 français sur 10 croient à au moins une théorie du complot". Quelle coïncidence, non ? Pour être parfaitement rigoureux, cette étude a été commanditée par la Fondation Jean Jaurès mais également par un site aux faux airs anglo-saxons: "Conspiracy Watch", site internet fondé en 2007 par Rudy Reichstadt,... membre de... non ? et si.. membre de la Fondation Jean Jaurès...

Intéressons-nous donc à la Fondation Jean Jaurès.
Officiellement, la Fondation Jean-Jaurès se décrit à la fois comme "un think tank, un acteur de terrain et un centre d’histoire au service de tous ceux qui défendent le progrès et la démocratie dans le monde." En réalité, la Fondation Jean Jaurès est un think tank fondé sous l'impulsion de Pierre Mauroy, ancien premier ministre de François Mitterand. On trouve dans son conseil d'administration bon nombre de socialistes comme Jean-Marc Ayrault, Vincent Peillon ou Bruno Le Roux, mais plus surprenant, devinez qui occupe jusqu'en mai 2017 le poste de secrétaire général ? Gérard Collomb... Aujourd'hui ministre de l'intérieur de Macron. Pour la petite histoire, avec Gérard Collomb qui est toujours membre du Conseil d'Administration, on trouve également au poste d'administrateur, monsieur Christophe Carol, qui aussi est chef du bureau des associations et fondations au ministère de l'intérieur. Bonjour le conflit d'intérêts. (2)
Côté financement, ça vaut aussi son pesant de cacahuètes. La Fondation Jean Jaurès se vante d'être indépendante. Ah bon ? Le budget voté le 21 décembre 2016 est de 2 730 000 €. 1 000 000 d'euros de recettes proviennent  des services généraux du premier ministre" et 878 000 € proviennent de subventions publiques. Autrement dit, l'Etat finance la Fondation Jean Jaurès à hauteur de 70% de son budget. Les ressources propres: publications, dons... ne représentent que 6% des recettes.
Bref, la Fondation Jean Jaurès est une véritable "organe d'influence", une officine de propagande d'Etat qui n'ose pas dire son nom.

Ca y est ? Vous comprenez mieux la manipulation ?

Bien évidemment, tous les médias vont reprendre en boucle les informations de la fameuse étude censée démontrer que les Français sont des adeptes inconditionnels des fake news et du conspirationnisme. Libération, qui appartient, comme L'Express, l'Expansion, BFM et RMC à Patrick Drahi, le milliardaire Franco-Israélien, fait la une sur le sujet en titrant son édition du 9 janvier: "Complotisme: le côté obscur de la France".  Le soir même, Europe 1, propriété du milliardaire Arnaud Lagardère consacre un débat au fake news. Bref, tout le monde s'y met et ne parle que de ça ou presque pendant plusieurs jours.

Voilà, la boucle est bouclée. Aucun journaliste n'aura remarqué la supercherie, ou du moins, aucun ne s'est intéressé au véritable commanditaire de l'étude.

Sur le fond du sujet, précisons simplement deux ou trois choses.

Aux Etats-Unis, Hillary Clinton a dépensé pour sa campagne 1,2 milliards de dollars, la plus grosse somme jamais dépensée dans l'histoire des Etats-Unis lors d'une campagne électorale pour finalement se faire battre. Alors il va falloir qu'on nous explique comment un Etat étranger peut dépenser quelques milliers de dollars en contenus sponsorisés sur Facebook et Twitter et faire basculer le résultat de l'élection américaine. Enfin, c'est surtout à Hillary qu'il faudra l'expliquer car apparemment, elle n'est pas au courant et elle aurait bien aimé connaître la recette pour se l'appliquer à elle-même.

En Angleterre, une commission parlementaire a décidé de demander des comptes à Facebook et Twitter concernant une possible ingérence russe dans le Brexit. Dans un courrier adressé à la commission fin décembre, Facebook révèle, après vérifications, que le principal compte russe supposé avoir payé des publicités afin d'influencer le vote lors du brexit n'a dépensé que... 1 dollar... A peine mieux du côté de Twitter qui ne relève que 6 tweets sponsorisés par Russia Today pour une valeur d'environ 1 00 dollars. (3)

Enfin, pour tous ceux qui l'auraient oublié, la plus grande, la plus énorme, la plus gigantesque des fake news jamais inventée n'est pas l'oeuvre d'un journal, d'une télévision ou d'une radio, c'est l'oeuvre d'un Etat. En l'occurrence, l'Etat américain, sous l'administration Bush. Rappelez-vous, c'était le 5 février 2003 devant les Nations-Unies à New-York. Pendant 80 minutes, Colin Powell se livre à un véritable réquisitoire contre l'Irak, il montre des photos satellite, il brandit un flacon d'anthrax et explique que Sadam Hussein est en train de fabriquer une bombe nucléaire. (4)
On connaît la suite, le 20 mars 2003, les forces armées américaines envahissent l'Irak qu'elles occuperont pendant 8 ans avant de se retirer le 18 décembre 2011, pour un coût estimé à 3 000 milliards de dollars. 10 ans après, à l'occasion de la publication d'un livre, Colin Powel avoue à propos des armes de destruction massive que "Saddam Hussein ... n'en possédait pas un gramme". Et oui, tout cela n'était qu'un énorme mensonge destiné à justifier l'invasion américaine et le pillage du pétrole irakien. Juste une fake news en fin de compte.
Et si vous pensez que seuls les américains sont capables de manipuler ainsi les peuples, rappelez-vous de l'affaire du sang contaminé ou du nuage radio-actif de Tchernobyl qui avait touché toute l'Europe mais s'était miraculeusement arrêté aux frontières de la France.

En résumé: le 4 janvier, Macron annonce une nouvelle forme de censure contre les médias; les jours suivants, le porte-parole va expliquer sur les plateaux que c'est indispensable pour se protéger, par exemple des groupes terroristes et le 7 janvier, une officine de propagande financée par l'Etat nous pond une étude qui démontre que nous sommes tous atteints de complotisme aigu et que, par conséquent, une cure de désintoxication s'impose. Diffusée en boucle par tous les médias, cette "étude" vient clore le débat et faire taire tous ceux qui s'étaient pourtant offusqués quelques jours plus tôt de l'annonce d'une nouvelle mesure liberticide.

Voilà un parfait exemple de manipulation de l'opinion publique par l'Etat lui-même.

Jamais personne n'aura autant de moyens médiatiques, humains, financiers et politiques permettant de réussir de telles manipulations. Tous les producteurs de "fake news" devraient s'en inspirer et tous les journalistes devraient s'en rappeler.

Chapeau bas, monsieur Macron. Opération parfaitement réussie. Personne ne vous arrivera jamais à la cheville en matière de manipulation, sauf bien évidemment monsieur Bush.


(4) http://www.ina.fr/video/2205136001007


mardi 3 octobre 2017

Marseille : on nous a menti


Dimanche 1er octobre, deux jeunes femmes sont mortes assassinées à la gare de Marseille Saint-Charles. Leur agresseur venait d'être libéré la veille après une garde-à-vue à Lyon alors qu'il était en situation irrégulière sur le territoire français.

Dès le lendemain, le Procureur de Paris, François Molins détaillait le parcours de l'assassin et donnait des éléments sur son profil. On apprenait ainsi qu'il avait fait l'objet d'une  interpellation à Lyon le vendredi 30 septembre pour un vol à l'étalage et qu'il avait passé un peu moins de 24 heures en garde-à-vue. Comme tout étranger en situation irrégulière, il a donc fait l'objet d'une vérification de sa situation administrative qui aurait dû conduire les autorités à lui signifier une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Compte tenu de ses déclarations et en particulier du fait qu'il se disait sans domicile fixe, il aurait également dû faire l'objet d'un placement immédiat au centre de rétention de Lyon.

Mais voilà, rien ne s'est passé "normalement" ce jour-là. Lors de sa conférence de presse, le Procureur explique tout simplement que: "les autorités préfectorales locales n'ont pas été en mesure de prendre une décision d'éloignement à son encontre". (1)

Selon le journal Le Parisien et l'AFP, deux explications sont avancées: le centre de rétention de Lyon Saint-Exupéry aurait été saturé. « Il y avait un problème de disponibilité de place en rétention le samedi matin » déclare une source au Parisien. D'autre part, «la personne de permanence à la préfecture du Rhône, ayant autorité pour signer l'obligation de quitter le territoire et le placement en centre de rétention de l'assaillant de Marseille, était absente», selon une source de l'AFP.

En résumé : il n'y avait plus de place et de toutes façons, il n'y avait personne pour signer un bout de papier... Et oui, tenez vous bien. En 2017, en plein état d'urgence, deux jeunes femmes sont mortes assassinées à coups de couteaux parce qu'il n'y avait personne pour signer un papier qui aurait permis d'enfermer leur meurtrier...

De deux choses l'une: soit on nous prend pour des imbéciles, soit on nous ment.

On nous prend pour des imbéciles

Les OQTF sont signées par le préfet ou par les personnes ayant une délégation de signature à cet effet. Si on croit la version officielle servie par les médias, le fonctionnaire de permanence était absent et donc personne n'a pu signer l'OQFT et le placement en rétention... Autrement dit, la personne de permanence n'était pas à la permanence.

On nous explique aussi que le centre de rétention était plein. Ah oui, vous ne saviez pas ? Pour tous les étrangers en situation irrégulière qui doivent être mis en rétention, il n'y a qu'un seul centre en France et il se trouve à Lyon. Quand le centre de rétention de Lyon est plein, on relâche dans la nature tous les clandestins... Incroyable, non ?

On nous ment

Le terroriste a été arrêté vendredi après-midi et libéré samedi après-midi. Dès son interpellation, les policiers ont donc pu constater qu'il était en situation irrégulière. Les services de la préfecture ont donc eu pratiquement 24 heures pour lui signifier une OQTF et son placement en rétention. Autrement dit, la seule personne de permanence habilitée à signer pour le préfet était absente de vendredi après-midi à samedi après-midi ? De qui se moque-t-on ? De son côté, la préfecture du Rhône rappelle dans un communiqué officiel que: "En complément de la permanence assurée par un membre du corps préfectoral 24 heures sur 24, la préfecture du Rhône tient les samedis, dimanches et jours fériés une “permanence éloignement” de 9h à 17h, destinée à prendre les mesures nécessaires lorsque des étrangers en situation irrégulière (ESI) sont interpellés."

Non, le centre de rétention n'était pas plein

On voudrait aussi nous faire croire que le centre de rétention de Lyon était plein. D'après plusieurs sources concordantes, le centre de rétention a bien reçu des étrangers en situation irrégulière samedi 30 septembre. Selon LCI, il y avait même 3 places disponibles samedi après-midi. (3) Par conséquent, affirmer  qu' "il y avait aussi un problème de disponibilité de place en rétention le samedi matin" est un mensonge pur et simple.

Donc récapitulons. Il y avait bien de la place au centre de rétention le samedi après-midi. Il y avait bien quelqu'un à la "permanence éloignement" selon la préfecture. Pourtant l'assassin a été relâché.

Qu'on nous prenne pour des imbéciles ou qu'on nous mente, deux jeunes femmes viennent de payer de leur vie l'incompétence et l'inconséquence des services de l'Etat.


Non, il ne s'agit pas d'un dysfonctionnement isolé

Si on nous ment depuis dimanche sur cette affaire c'est tout simplement parce que ce genre de dysfonctionnement se produit beaucoup plus souvent qu'on voudrait nous le faire croire. Après la thèse du centre de rétention saturé qui ne tient pas une seconde, on va nous servir la fable du fonctionnaire malade qui n'a pas été remplacé. Tout cela est ridicule. La réalité, c'est que l'Etat français est aujourd'hui totalement incapable de maîtriser sa politique migratoire.

Combien de sans-papiers sont relâchés parce que la préfecture est injoignable faute de personnel pour répondre au téléphone ? Combien d'OQTF ne sont pas rédigées parce que l'identité de la personne n'a pas pu être établie avec certitude ? Combien d'OQTF sont réellement exécutées ? D'après un rapport de la Cour des Comptes de 2015, seulement 4% des déboutés d'asile sont réellement expulsés... oui, vous avez bien lu. 4%

A force de travailler sans moyens, sans budget et sans résultats, il n'est pas surprenant que les fonctionnaires gèrent les priorités. Un pauvre type, toxicomane, avec 7 identités différentes, qui a volé quoi ? Une veste à 39 € ? Il n'a pas de casier judiciaire ? Il n'est pas fiché S ? Ben laisse tomber... De toutes façons, on n'a pas les effectifs pour l'amener au centre de rétention. De toutes façons, il ne sera pas expulsé parce que la Tunisie n'en voudra pas. De toutes façons, ils nous emmerdent avec leurs discours, ils n'ont qu'à nous donner les moyens de travailler correctement.
Voilà en gros ce qui doit se dire très souvent dans tous les services concernés et pas seulement à Lyon. Sauf que cette fois, ça c'est très très mal terminé.


Aucune réponse judiciaire, aucune réponse administrative

Dans cette affaire, le meurtrier était entre les mains de la police 24 heures avant de passer à l'acte.  Le Procureur avait des éléments pour prolonger sa garde-à-vue et la préfecture avait des éléments pour le placer en rétention. Pourtant, il n'y a eu contre lui, ni réponse judiciaire, ni réponse administrative. Il a été relâché, il a pris tranquillement le train le lendemain matin pour Marseille et il a sauvagement assassiné deux jeunes femmes sur le parvis de la gare, un des endroits les plus surveillés de France.

Voilà à quoi ressemble la France aujourd'hui. En plein état d'urgence, à quelques heures du vote d'une loi liberticide qui n'empêchera aucun terroriste de tuer mais qui permettra au gouvernement de mettre sous surveillance tous les citoyens, deux jeunes femmes sont mortes, assassinées par un terroriste, parce que l'Etat français ne fonctionne plus.

Les explications mensongères qui tournent en boucle dans les médias depuis dimanche n'ont qu'un seul objectif : dissimuler la totale incapacité de l'Etat à nous protéger réellement contre les terroristes.



(2) http://www.lci.fr/faits-divers/pourquoi-l-assaillant-de-marseille-gare-saint-charles-n-a-t-il-pas-ete-place-en-centre-de-retention-collomb-veut-savoir-2066132.html


vendredi 16 juin 2017

Villeurbanne: vous êtes de gauche ? Vous êtes raciste ? Votez socialiste


Dimanche 18 juin, les électeurs de Villeurbanne choisiront leur député. Ils ont le choix entre un homme d'affaires: Bruno Bonnell et l'ex-ministre de l'éducation nationale socialiste: Najat Vallaud Belkacem. Cette dernière, symbole s'il en est de l'hypocrisie socialiste ose se présenter comme une candidate "de gauche", avec de vraies "valeurs sociales", comme son mentor, Jean-Paul Bret, le maire de Villeurbanne. Pourtant, ces dernières années, à l'image de Valls qui a passé 5 ans à stigmatiser les Roms, Bret a multiplié les actions contre les Roms dans sa commune. Voici un aperçu des droits de l'homme sur Villeurbanne selon les socialistes.

A tout Seigneur, tout honneur: le modèle Valls

Dans une tribune publiée par le journal « Le Monde » du 14 août 2012, intitulée: « Le gouvernement a raison de démanteler les campements illicites de Roms », 10 élus dont Jean-Paul Bret affichent leur soutien à Manuel Valls dans sa politique raciste et discriminatoire à l'encontre des Roms. (1) En désignant expressément des personnes en fonction de leur origine ethnique dans le titre même de leur tribune, ces élus opèrent une discrimination insupportable qui rappelle les pires heures du sarkozysme: le discours de Grenoble et la circulaire du 5 août 2010 censurée par le Conseil d’Etat.
Toutefois, alors que Sarkozy et Hortefeux démantelaient les campements, « en priorité ceux des Roms ». Bret et ses amis, eux, appellent à démanteler uniquement les campements des Roms. On notera au passage que cette tribune qui vise nommément une minorité ethnique est la démonstration affligeante que certains socialistes, dont Bret, ignorent notre Constitution, qui, dans son article premier assure l'égalité devant la loi pour tous, sans distinction d'origine, de race ou de religion… On ne peut donc pas cibler telle ou telle catégorie en fonction de son origine et demander l’application de la loi uniquement pour cette catégorie. C’est contraire à la Constitution et cela a été condamné par le Conseil d’Etat en avril 2011.

A Villeurbanne, les Roms menacent les espèces protégées et sont dangereux pour les morts

Fin août 2012, joignant le geste à la parole ou plutôt à l'écrit, Bret assigne devant le tribunal administratif des Roms qui avaient trouvé refuge dans le parc de la Feyssine à Villeurbanne. Expulsés quelques semaines plus tôt du terrain qu'ils occupaient et traqués sans relâche par la police, ils sont contraints de se réfugier dans un vaste parc où ils dorment pour certains à même le sol, les plus chanceux sous des tentes de fortune.
Lorsqu'il s'agit de pourchasser les Roms, l'imagination de la mairie de Villeurbanne n'a pas de limite. Cette fois, pour justifier de l'urgence de l'expulsion, la mairie, représentée par monsieur Bret avance, tenez-vous bien que: « le Parc Naturel de la Feyssine abrite des espèces protégées dont la préservation ne peut qu’être menacée par ce type d’occupation ». Le juge, apparemment plus soucieux, lui aussi, des espèces animales protégées que des minorités ethniques discriminées, prononce une expulsion immédiate.
La nature ayant horreur du vide, les familles Roms trouvent un nouveau terrain appartenant, une fois de plus à la mairie de Villeurbanne. Ni une ni deux, Monsieur Bret s'empresse de les assigner devant le tribunal. Pour justifier sa demande d’expulsion, faute d’espèces animales à protéger il trouve un nouvel argument. « Cette occupation, si elle devait se prolonger davantage poserait immanquablement de graves problèmes d’hygiène tant pour les occupants que pour le voisinage ». Bon, vous me direz, c’est du classique, c’est l’argument habituel… Sauf que… Les voisins des familles installées sur le terrain de Villeurbanne ne sont pas des voisins comme les autres. Ce sont des morts. Et oui, des morts. Les familles Roms vivaient à côté d’un cimetière.
Elles se disaient sans doute, qu’au moins à cet endroit, elles ne risquaient pas de réveiller leurs voisins si elles faisait trop de bruit. Et bien non. La mairie de Villeurbanne a estimé que les Roms, après avoir menacé des espèces animales protégées, menaçaient l’hygiène des morts.
Ca c'est une belle politique d'intégration socialiste respectueuse des droits de l'homme, vous ne trouvez pas ?

A Villeurbanne, les Roms interdits de vote aux municipales

Le 30 décembre 2013, des roms originaires de Roumanie et donc citoyens de l'Union Européenne viennent s'inscrire à la mairie, comme la loi les y autorise, pour voter aux élections municipales et européennes de mai 2014. Ils présentent leur carte d'identité ou leur passeport roumain ainsi qu'une attestation de domiciliation sur Villeurbanne établie par la mairie elle-même et prouvant leur antériorité sur la commune.

Le 9 janvier, la commission électorale se réunit et décide de refuse l'inscription des roms sur les listes électorales pour les élections municipales. Monsieur Bret, champion auto-proclamé de la lutte contre les discriminations justifie ce refus en expliquant que la circulaire Valls du 25 juillet 2013 précise "que les dispositions applicables aux personnes sans domicile fixe ne sont pas applicables pour l'établissement des listes complémentaires en vue des élections municipales".

La mairie de Villeurbanne s'appuie donc sur une circulaire discriminatoire et non conforme au droit européen qui établit une différence de traitement entre le sans-domicile fixe français et le sans-domicile fixe d'une autre nationalité européenne en ce qui concerne le droit de vote pourtant consacré par le droit européen. Au même moment, dans d'autres communes moins racistes comme Saint-Denis ou Ivry, les Roms s'inscrivent et votent aux municipales.


Revenons maintenant à madame Vallaud Belkacem. Alors qu'elle se présentait jusqu'à présent sans succès sur la 4ème circonscription de Lyon, elle a soigneusement préparé avec Jean-Paul Bret son parachutage sur la circonscription de Villeurbanne qui vote à gauche depuis 30 ans.
Najat Vallaud Belkacem, comme Jean-Paul Bret est le symbole de cette gauche socialiste hypocrite, donneuse de leçons qui fait par derrière, en catimini, exactement le contraire de ce qu'elle prône pour les autres.

Si l'on écoute Vallaud Belkacem, il faudrait absolument voter pour elle afin de "ré-équilibrer" les pouvoirs et éviter une Assemblée Nationale trop macroniste qui voterait toutes les lois sans sourciller. Elle aime mettre en avant la loi travail et les ordonnances promises par Macron. Mais de qui se fout-elle ? Qui a court-circuité le parlement avec le 49.3 sur la loi travail ? Le gouvernement Valls auquel elle appartenait. Vous l'avez entendu protester à l'époque ? Moi non plus.
Qui a passé 5 ans a traquer les étrangers et à battre tous les records d'expulsions, notamment de Roms, pourtant citoyens européens ? Les gouvernements successifs de Hollande auxquels elle a participé pendant 5 ans. Vous l'avez entendu protester à l'époque ? Moi non plus.

Cette hypocrisie des socialistes est insupportable.

Voter Bruno Bonnell dimanche à Villeurbanne est un véritable devoir civique. C'est faire œuvre de salubrité publique que de renvoyer dans les poubelles de l'histoire ces socialistes qui mentent comme ils respirent et qui sont toujours les premiers à donner des leçons de morale à la terre entière, leçons qu'ils ne s'appliquent jamais à eux-mêmes, bien évidemment.
Je ne sais pas vous, mais moi, dimanche soir, en regardant la mine défaite de Najat Vallaud Belkacem, je me dirai que finalement, un jour où l'autre, on arrive quand même à faire payer à ces professionnels du mensonge le prix de leurs trahisons incessantes.


(1) http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/14/le-gouvernement-a-raison-de-demanteler-les-campements-illicites-de-roms_1745996_3232.html

vendredi 9 juin 2017

Etat d'urgence permanent: la dictature en marche




Sous prétexte de renforcer les mesures contre le terrorisme, le gouvernement Macron s'apprête à faire passer dans la loi les principales mesures d'exception de l'état d'urgence. En l'absence de tout contrôle judiciaire chaque préfet aura désormais le droit de perquisitionner ou d'assigner à résidence tout citoyen qui le dérange.

L'état d'urgence a été instauré par le gouvernement Valls le 14 novembre 2015 suite à l'attentat du Bataclan. Prolongé systématiquement depuis cette date, il permet en particulier au préfet, sans aucun contrôle du juge, de procéder à des perquisitions, d'assigner à résidence mais aussi de fermer des sites Internet, d'interdire des manifestations, de dissoudre des associations... Bref toute la panoplie de la parfaite petite dictature digne de la Corée du Nord.

Les médias tout puissants, relais officiels de la propagande d'Etat, nous ont longtemps expliqué qu'il s'agissait de mesures provisoires visant à lutter contre le terrorisme. Ah bon ?

Prenons les assignations à résidence par exemple. Cette mesure permet aux préfets d'assigner à résidence toute personne: "dont son comportement constitue une menace pour la sécurité et l'ordre public". Et comment le préfet sait-il qu'une personne constitue une menace pour la sécurité et l'ordre public ? Une boule de cristal ? Bingo, presque. Généralement le préfet est informé par une note blanche des service de renseignements, notre Stasi bleu-blanc-rouge.
La note blanche ne possède pas d'en-tête, elle n'est pas datée, pas signée et ne comporte même pas de référence. Depuis le décret royal, on n'a pas trouvé mieux pour décider du sort d'un citoyen en le privant de toute liberté.
Alors vous vous dites, quel outil fantastique contre les candidats terroristes dont on soupçonne qu'ils pourraient un jour passer à l'acte mais dont on n'est pas sûr... Dans le doute aller hop, on les assigne tous.
Le premier problème c'est que l'assignation à résidence ne garantit en rien que la personne ne passera pas à l'acte. il suffit juste pour cela qu'elle ne rende pas à son contrôle judiciaire et qu'elle disparaisse dans la nature.
Le second problème c'est que l'assignation à résidence n'est pas utilisée uniquement contre les terroristes. Elle est également utilisée contre les opposants politiques comme les militants écologistes qui ont été perquisitionnés et assignés à résidence juste avant la COP 21 en novembre 2015.

Si on se souvient des interdictions de manifester qui touchaient les manifestants contre la loi travail quand ce n'étaient pas les manifestations elles-mêmes qui étaient interdites, on commence à comprendre le véritable objectif de tout cela.
Une des premières mesures du gouvernement Macron consiste à casser définitivement le code du travail en allant encore plus loin que la loi El-Khomri. Même le PS ou du moins ce qu'il en reste s'en indigne, c'est pour dire.
Et bien demain, Niet, Nada, Verboten. On nous interdira de manifester contre la loi travail au nom du risque de trouble à l'ordre public. Ca y est, vous avez compris ?

Vous avez encore un doute sur le caractère liberticide de ce projet de loi ? Et bien lisez l'article L228-4 qui indique que « le ministre de l’intérieur peut, après en avoir informé le procureur de la République de Paris faire obligation à toute (personne ciblée par l’autorité administrative) de déclarer ses identifiants de tout moyen de communication électronique dont elle dispose ou qu’elle utilise, ainsi que tout changement d’identifiant ou tout nouvel identifiant ».
Quoi ? Comment ? Un préfet peut vous obliger à déclarer vos identifiants Internet comme ça ? Simplement parce qu'il a des raisons de penser que, peut-être, votre comportement peut présenter une menace pour l'ordre public ? Et oui, vous avez maintenant tout compris. La France, patrie autoproclamée des droits de l'homme va devenir la patrie des non droits de l'homme. Qui que vous soyez, où que vous soyez Big Brother vous suivra à la trace et saura tout sur vous. Ils auront accès à votre boîte mail, votre compte Twitter, votre compte Facebook...

Alors bien sur, quelques personnes ont vu l'escroquerie qui se profile et commencent à se manifester. L'Union Syndicale des Magistrats par exemple vient de publier un communiqué de presse dans lequel elle dénonce la mise en place d'un "Etat policier". (1)
Elle souligne en particulier l'absence de tout contrôle par les juges et conclue que: "dans   un  Etat   démocratique,   sortir   de  l’état   d'urgence  ne  signifie  pas   introduire  dans   le  droit commun des mesures d'exceptions et exclure le contrôle de l'autorité judiciaire."

La Ligue des Droits de l'Homme, elle, rappelle que "loin de ne concerner que les actes de terrorisme, ces mesures s'appliqueraient indifféremment à une large gamme de délits. Chacun pourrait alors être victime de cet arbitraire. Aujourd'hui déjà, nous voyons des dispositions inscrites dans l'état d'urgence utilisées contre des militants associatifs, syndicaux ou politiques." (2)

L'indifférence générale des Français devant ces mesures liberticides en dit long sur l'état de notre pays. Dans l'ère assumée du chacun pour soi, la plupart des sujets du Roi Macron se disent que cela ne les concerne pas et ne les concernera jamais. L'égoïsme de chacun est aujourd'hui devenu officiellement l'un des principaux piliers de notre démocratie moribonde.

Le 21 décembre 2016, à l'occasion d'une nième prolongation de l'état d'urgence, la France a écrit au Conseil de l'Europe pour le prévenir qu'elle allait continuer à violer la Convention Européenne des Droits de l'Homme en raison de la "persistance de la menace terroriste". Avec l'Ukraine et la Turquie, la France est le 3ème pays qui déroge ainsi à la CEDH.

Demain, la loi permettra donc de mettre en oeuvre des mesures de violation des libertés fondamentales contre toute personne "à l'égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l'ordre publics", c'est-à-dire vous ou moi pour peu qu'on ne la ferme pas suffisamment.

Après chaque attentat, on nous explique pourtant que c'est notre mode de vie que les terroristes veulent détruire, nos valeurs et surtout notre liberté. Avec cette loi Macron liberticide, la victoire des terroristes sera totale. Au nom de la préservation de nos libertés, on nous prive de nos libertés publiques et individuelles. Elle est pas belle l'hypocrisie de nos dirigeants ?

Dimanche, la France va voter pour donner à Macron une majorité afin de mettre en oeuvre ses projets de saccage de nos libertés fondamentales. Dans quelques mois, ce sera la gueule de bois quand ils se rendront compte qu'à défaut d'une République en marche, c'est une Dictature en marche qu'ils viennent de porter au pouvoir.

(2) http://www.ldh-france.org/president-republique-gouvernement-cocktail-risques-les-libertes/